Bétharram. Journal 2022

créée le jeudi 26 mai 2022, 10 h 18
modifiée le jeudi 26 mai 2022, 10 h 23
Plieux, jeudi 26 mai 2022, neuf heures et demie du matin.
De Flickr, Me Rimokh, Quentin Verwaerde et moi recevons ceci :

« Hello,

« The account was terminated due to the multiple uploads that reference a fictitious genocide of white people that stokes hatred and has no place on Flickr.

« We will restore the account for 1 week to allow you to download your data, but then the account will be terminated permanently.

« If you clear your cache and cookies, you can enter your email [...] at [...] to be sent a temporary password.

« The deletion of your account will become permanent Thursday June 2nd, 2022 @ 11 AM Pacific Time (California, USA).

« Best regards,

« […] B.

« Senior Hero

« Flickr Trust and Safety 

On remarquera que cette lettre est parfaitement anonyme, puisqu’elle ne comporte pas de nom (j’ai effacé le prénom). Une répression féroce, et par exemple l’annihilation de quinze années d’un méticuleux travail, s’exerce dans une atmosphère infantile de jeu : civilisation des prénoms, “Hello”, “Senior Hero” (tel est l’état professionnel de notre interlocuteur…). La tyrannie sera ludique ou elle ne sera pas. 

Contraint et forcé par les lettres très juridiques et formelles, elles, de Me Rimokh, Flickr consent enfin à donner un motif à son carnage :

« the multiple uploads that reference a fictitious genocide of white people that stokes hatred and has no place on Flickr ». 

Que je sache, il n’y a pas la moindre référence à un white genocide ou à un genocide of white people dans mes envois Flickr (dont les cartons politiques, répétons-le, constituent moins d’un centième), ni d’ailleurs dans mes écrits en général. Quelques cartons évoquent le génocide par substitution, concept du poète noir et communiste Aimé Césaire, qui n’a rien à voir. Le white genocide est un thème des suprémacistes blancs américains qui ne me doit absolument rien et qui n’est pas du tout présent chez moi. Flickr reprend sans vérification aucune les allégations des harceleurs et obéit immédiatement à leur moindre requête, ce qui au passage, confirme s’il en était besoin que milices “woke” et “antifas” d’une part, entités davocratiques de l’autre, sont dans le même camp et n’en font qu’un : les Industries de l’homme. 

Au demeurant, mais ce n’est pas l’affaire qui nous occupe aujourd’hui ici, on remarquera que dénoncer un génocide jugé fictitious par certains est assimilé à une incitation à la haine. Ainsi, invoquer le génocide arménien en Turquie est une incitation à la haine. Ce ne sont plus les incitations à la haine qui sont des incitations à la haine, c’est l’énonciation de phénomènes qui pourraient bien susciter de la haine, ou seulement du mécontentement. Dans ces conditions, dénoncer les inégalités, comme tous les médias de l’égout central le font en permanence, est une incitation à la haine. Si les juges et, au-dessus d’eux, les héros et super-héros des entités davocratiques en décident ainsi, toute énonciation d’une injustice ou d’un crime est une incitation à la haine, de même que toute désignation de pouvoirs ou de mécanismes à l’œuvre dans quelque sens que ce soit est nécessairement, dans la langue du faussel et de la moindre de ses nasalisantes enthousiastes première année, une théorie du complot.

voir l’entrée du jeudi 26 mai 2022 dans Le Jour ni l’Heure

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