Juste avant après. Journal 2017

créée le lundi 11 septembre 2017, 9 h 54
modifiée le vendredi 2 février 2018, 22 h 24
Nîmes, hôtel Imperator, ch. 304, dimanche 10 septembre 2017, minuit et demi.
Cette fois c’était un vrai succès, je ne peux pas me plaindre (du côté de Vauvert, en Camargue, à la fête de rentrée de la Ligue du Midi). Mais comme par hasard je ne faisais que lire un texte de Rémi Gration, notre leader charismatique, notre Vercingétorix, notre Jeanne d’Arc, notre Jean Moulin. Au fond, il suffirait que je ne sois pas moi, j’entraînerais les foules. 

*

Voici le texte du message de Rémi Gration, “Je suis le désespoir des hamsters” : 

« Mes Chers Amis, vous imaginez bien mon regret très vif de ne pouvoir être parmi vous. Vous connaissez la situation, vous comprenez mes raisons. Je ne peux jamais être là où l’on m’attendrait, ni même montrer mon visage. Ayez confiance en moi, je suis avec vous, je suis vous. Mais nous allons devoir désormais procéder par l’absence, le silence, la disparition, l’invisibilité ; et quelquefois aussi l’évidence, le coup d’éclat, le geste emblématique, le mystère en pleine lumière. De toute façon, le temps de la politique est fini.

« Notre ami Renaud Camus a bien voulu se charger de vous lire ce message de ma part, et je l’en remercie chaleureusement. Il avait intitulé un livre d’entretiens, il y a six mois, il y a des lustres, 2017, Dernière chance avant le Grand Remplacement. Je crois qu’il voulait dire dernière chance politique, justement. Il faisait allusion à l’élection présidentielle. Et en effet, maintenant, c’est fini. Cette chance ultime, nous l’avons laissé passer — bien bêtement, à mon avis —, et elle ne se représentera pas. Il serait totalement vain de placer notre espérance en 2022 : d’abord parce que c’est trop loin ; deuxièmement parce que le résultat serait le même, en pire ; troisièmement parce qu’il est absurde d’espérer gagner à un jeu où l’adversaire a pris la précaution de s’assurer toutes les cartes et d’établir toutes les règles à son seul profit.

« Le peuple de rechange, les remplaçants, pour parler comme Camus puisque c’est lui qui vous parle pour moi, est désormais assez nombreux pour arbitrer toutes les élections : peut-être pas tout à fait encore pour s’assurer directement le pouvoir, mais assez, bien assez, pour choisir ceux qui vont l’exercer et qui, de ce fait, lui devront tout. D’autre part, les remplacistes, ceux qui veulent le changement de peuple et surtout qui promeuvent l’homme remplaçable, la matière humaine indifférenciée, parce qu’elle est seule conforme à leurs intérêts, ceux-là exercent une dictature telle qu’on n’en a jamais vu depuis que le monde est monde. Elle ne contraint pas seulement les corps mais s’exerce directement sur les âmes et sur les esprits, qu’elle modèle à sa volonté grâce à l’école, grâce aux sinistres industries culturelles, grâce à la presse, grâce à la drogue — mais tout est drogue. Nous avons affaire à un peuple hébété, saoulé, imbécilisé, qui voit bien ce qui lui arrive mais qui croit que ce n’est pas pour de vrai, que c’est une espèce de jeu vidéo. Le triomphe de Big Brother, c’est qu’il est arrivé à faire croire que 1984 était un roman : ce qui lui permet de le donner à lire en toute quiétude. Les gens n’y croient pas. Ils croient plutôt les statistiques, la sociologie, la démographie, les prétendues “sciences humaines”, tout ce qui leur a le plus menti depuis cinquante ans. Entendons-nous bien : je ne reproche pas aux sciences humaines contemporaines d’être des sciences, je leur reproche de n’en être pas assez, de n’être pas assez scientifiques, et de récuser l’essentiel, l’expérience sensible, l’expérimentation par les faits, le regard, la douleur, le réel. Moyennant quoi nous sommes, vous et moi, comme des gens qui essaieraient désespérément de sauver d’un incendie les pensionnaires d’une salle de shoot.  Ces toxicomanes en plein trip prennent  les flammes pour leurs hallucinations chéries et ne voient pas pourquoi ils se laisseraient tirer de leur rêve. Quel petit Grand Remplacement à guidon chromé au fond de la cour ? Ou bien nous aurions affaire à des suicidés par désespoir, qui trouveraient très mauvais qu’on essaie de les sauver de la noyade et qui nous traiteraient, nous, leurs sauveteurs volontaires, de tous les noms d’oiseaux.  

« Curieusement il y a un point où nous sommes pleinement en accord avec nos adversaires, et c’est justement celui-ci, la sortie de la politique. Disons qu’il y a là une coïncidence de nos vues, tout à fait par accident. Eux veulent sortir de la politique parce qu’ils pensent en termes d’économie pure, ou plus exactement en termes d’activités bancaires, de finance. Nous nous voulons sortir de la politique parce que nous voulons rentrer dans l’histoire, dans cette histoire que la politique a oblitérée par unique souci de l’économie, ou du bien-être — des champs où elle n’a guère brillé, pourtant.

« Renaud Camus voudra bien m’excuser, je continue de lui emprunter les termes de son analyse, qui nous est utile dans notre combat. Il a défini le macronisme comme la Section Française du Remplacisme Global, et estimé qu’Emmanuel Macron était l’incarnation la plus parfaite, à travers le monde, de cette idéologie totalitaire. Camus a jugé, même, que vingt-six mille euros de frais de maquillage à l’Élysée, même si la somme a paru astronomique et fait scandale, en juillet dernier, c’était tout à fait raisonnable, au fond, pour transformer George Soros en Emmanuel Macron. Et il a désigné comme mode de gouvernement de ce régime — macronisme ou remplacisme global, sorosisme, si l’on veut — ce qu’il a nommé, en symétrie avec la démocratie directe, la davocratie directe, le gouvernement par Davos, par la finance, par les banques, par l’hyper-classe hors-sol, sans intermédiaire. Davos, Wall Street, Bruxelles et les Bahamas en ont assez des gouvernants, désormais inutiles : ils gèrent directement le parc humain.

« Je dois dire que les événements confirment en tout point cette analyse. Le macronisme, depuis qu’il est en place, et même avant, s’est acharné à éliminer, comme le portait son nom, le fameux microcosme de feu Raymond Barre, la caste politique et politicienne, les partis politiques, tous les corps intermédiaires entre le pouvoir et le peuple. Depuis quelques mois, combien de supposés ténors de la vie politique ont-ils disparu, sans doute à jamais ? Presque tous les premiers rôles ont quitté la scène, voyez Fillon ou Sarkozy retournant aux affaires, qu’ils n’avaient à la vérité jamais vraiment quittées ; et ceux qui restent ne paraissent guère connaître les jours les plus brillants de leur carrière. La prétendue loi sur la moralisation de la vie politique ne fait que renforcer l’exclusion des opposants, proclamer leur mort civile, tandis qu’elle ôte à la carrière d’élus tout attrait et toute dignité pour les ambitieux. Le pouvoir remplaciste dispose d’un parlement à sa solde, et de députés pour lesquels le terme de godillots paraît encore un peu faible : flasque agglomérat de représentants du peuple de hasard, oscillant entre l’hébétude des remplacés et la sauvagerie des remplaçants, tout juste bons à amuser la galerie par leurs attaques à dents armées sur les chauffeurs de taxi, leurs jobarderies de cas sociaux ou leurs défonces de crâne à coups de casque : tous hauts-faits qui valent aussitôt à leurs auteurs, tant leurs collègues ne sont pas plus présentables qu’eux, il faut croire, et tant il s’agit toujours d’humilier davantage la fonction politique, des places de commission, des sièges dans des instances internationales comme on dit, demain des ambassades, qui sait, ou des ministères. Pour ces obligés du maître il ne s’agit jamais que de n’être rien, et de ne lui  faire pas d’ombre. Naturellement, le peuple, même s’il est un peu surpris par les remplaçants qu’on donne à l’ancienne caste politicienne,  applaudit à cette humiliation et à l’éradication de celle-ci, qu’il en était venu à détester presque autant que la caste médiatique, et d’ailleurs elles sont de plus en plus difficiles à distinguer. Ce dont il ne se rend pas bien compte, le peuple, abruti et drogué qu’il est par l’école, par les instillations quotidiennes de haine de soi, par la télévision, les jeux vidéos, les divertissements de masse et la sonorisation forcée, c’est qu’il sera le prochain à être mangé, ou à tout le moins remplacé : d’ailleurs il l’est déjà, c’est en cours et c’est même bien avancé.

« Mais c’est peut-être à propos des partis politiques que l’action du remplacisme global, c’est-à-dire, en France, du macronisme triomphant, sa section française on l’a vu, a été le plus spectaculaire. Les anciens partis, si on les considère, on croit voir l’école, ou la culture, ou encore la langue, ou bien le paysage, ou encore Paris : mélange de champ de ruine, de chantier de démolition et de poubelle renversée. Les trois grands partis qu’on croyait maîtres du jeu il y un an, et tenir entre leurs mains le destin de la patrie,  ne sont plus que des palais déserts, où les derniers courtisans hagards se disputent sous les plâtras, en balançant entre suicide, assassinat et trahison, et en envisageant la possibilité d’une combinaison des trois.

« C’est là qu’intervient la bizarre coïncidence d’intérêts que j’évoquais plus haut, entre le remplacisme et nous. Ou, pour parler plus clair, c’est là que se situe notre chance, à mon avis. Le remplacisme a détruit les partis, or, justement, nous disions que le temps n’était plus à la politique, mais à l’histoire. Il ne s’agit plus de savoir quels partis, quelles classes, quels hommes vont gouverner, quels intérêts vont l’emporter. Il s’agit de savoir si la France va survivre, si notre civilisation va perdurer, si notre peuple va conserver une patrie qu’il puisse encore appeler sienne, comme la plupart des peuples du monde. Ce n’est pas de la politique, cela. Ça n’a plus rien à voir avec la politique. Même s’il en entrait nécessairement dans la combinaison, hélas, de Gaulle à Londres ou Jean Moulin à Lyon ce n’était pas de la politique. Gandhi à Calcutta non plus. C’était de l’histoire, et cela d’emblée. C’est à l’histoire et au sort de notre nation, de notre continent, de notre civilisation, que nous sommes confrontés. Et telle est la raison pour laquelle les propos des hommes et des femmes politiques nous paraissent si vains, si dérisoires, si coupés du réel et du destin. 

« De toutes les fondamentales remises en question de partis, c’est celle du Front national évidemment, qui nous concerne de plus près. J’y vois personnellement une chance. Le Front national, c’est à mes yeux une hypothèque levée. Il est temps désormais de passer outre. À cause du divorce en son sein entre les militants et les sympathisants, d’une part, sa direction d’autre part, ce parti a constitué plus qu’autre chose, ses dernières années, un obstacle et un frein à la prise de conscience de notre peuple. La résistance à l’invasion, le refus de l’occupation, la lutte pour la décolonisation, il ne veut pas les assumer. Dont acte, grand bien lui fasse. Comme c’est pour nous tout ce qui compte vraiment, il va falloir désormais nous passer de lui. Au moins c’est clair. Ne perdons pas plus de temps, il nous en a déjà fait perdre assez, à tâcher de louvoyer entre acceptation du statu quo (qui nous fait horreur) et espérances électorales, dont nous savons désormais qu’elles sont vaines, et qu’elles le seront de plus en plus.

« Deux modèles s’offrent à nous. L’un est tout naturel, il vient de notre propre histoire, il est emprunté à la précédente occupation, c’est celui de la résistance. L’autre vous surprendra sans doute davantage, et risque même de vous choquer. C’est la lutte anticoloniale. Souvenez-vous que les indigènes, cette fois, et malgré les usurpations de titre par l’occupant, c’est nous. Et nous sommes bien plus colonisés, cent fois plus, que nous n’avons jamais colonisé. Si je devais être plus précis, au risque de vous choquer encore davantage, et, plus grave, éventuellement de vous peiner, je donnerais comme exemple l’Algérie, dont nous aurions tout intérêt à imiter l’attitude, aujourd’hui ou au siècle dernier. 

« Aujourd’hui l’Algérie qui nous impose tant de ses fils oppose une ferme résistance à l’invasion de son territoire par les migrants sub-sahariens, qui sont très mal accueillis chez elle, car le peuple et les gouvernants, là-bas, sont parfaitement conscients des enjeux véritables de l’immigration de masse : ils ne veulent pas être conquis comme ils sont en train de nous conquérir. D’autre part, il y a plus d’un demi-siècle, quand l’Algérie a conquis son indépendance, elle a considéré, et le monde entier a considéré avec elle, qu’elle ne serait jamais vraiment libre tant que demeurerait sur son sol un dixième de sa population qui était étranger à sa culture et à ses traditions ; et cela même si ces colons étaient installés là-bas depuis bien plus longtemps que ne le sont en France nos actuels colonisateurs. Cette remigration auquel je dois mon nom, c’est l’Algérie qui nous en donné l’exemple le plus clair et le plus retentissant. Souvenez-vous : la valise ou le cercueil, et ces massacres dont on ne parle jamais parce que l’histoire remplaciste est une poule qui picore les seuls grains qui lui siéent. Je ne recommande certes pas d’imiter ces violences et cette brutalité : excellente occasion, au contraire, de montrer la différence entre les civilisations. Il reste qu’aucune décolonisation ne s’est jamais opérée sans le départ du colonisateur. Aucune libération n’est jamais survenue sans le retrait de l’occupant. Et si l’on me demande qui est l’occupant je réponds que c’est celui qui se considère comme tel, et qui se comporte comme tel. Il devra partir. Nous devons être parfaitement clairs sur ce point.

« Nous devons d’ailleurs être clairs sur tous les points, affirmatifs et résolus. On ne s’oppose pas à des conquérants déterminés et sûrs d’eux par des tergiversations, des finasseries et des accommodements en retrait : sinon se multiplieront les trahisons et les conversions auxquelles on assiste déjà. Les peuples, et surtout leurs individus les plus faibles, préfèrent appartenir au camp des envahisseurs convaincus qu’à celui des envahis ratiocineurs, et qui prétendent pour gagner du temps qu’ils ne le sont pas — envahis, je veux dire : or nous le sommes, et nous ne voulons pas le rester.

 « Je ne comprends pas ceux qui parlent de guerre civile. Il n’a jamais été question de guerre civile. Un combat de libération coloniale, ou de libération tout court, n’a jamais été une guerre civile.  Pour qu’il y ait guerre civile il faut qu’il n’y ait qu’un seul peuple. Or il y en a au moins deux si ce n’est davantage, malgré les illusions entretenues par les uns et les autres, y compris, à mon grand regret, par la direction du Front national : il y a les envahisseurs et les envahis, les conquérants et les conquis, les colonisateurs et les colonisés. De tous les mots menteurs, et ils le sont tous, il n’y en pas de plus menteur que français. Il n’y a pas de djihadistes français. S’ils sont djihadistes, ils ne sont pas français. Il n’y a pas de terroristes français. D’ailleurs il n’y a pas de terrorisme. Il y a un occupant, qui de temps en temps exécute des otages, comme l’ont toujours fait tous les occupants. Il n’y a pas là matière à guerre civile, même s’il y a aussi les collaborateurs et les traîtres et s’ils sont, cette fois, particulièrement nombreux : c’est le parti des remplacistes, et il est au pouvoir depuis des lustres, avec ses journalistes et ses juges.  

« Je conteste civile, donc, et je ne tiens pas non plus à guerre, il va sans dire. J’aimerais mieux mille fois l’éviter, même, quoique je la préfère à la soumission. La seule chance de se la voir épargner c’est de constituer en se rassemblant une force telle que nous n’ayons pas besoin de nous en servir. Il y a des années que Renaud Camus s’y emploie, sans grand succès semble-t-il trouver. Je ne peux que reprendre ses initiatives dans un contexte à présent plus favorable, maintenant que deux hypothèses encombrantes sont dépassées, et ont été dépassées ensemble, les élections et le Front national. Il ne faut pas un nouveau parti, il faut un Conseil national de la résistance. Je suis bien sûr à sa disposition, Renaud Camus l’est aussi je le sais, mais il doit être aussi large que possible. Même le concept d’Union des droites n’est pas suffisant. La lutte pour la libération du territoire n’est ni de droite ni de gauche. Le combat antiremplaciste non plus, et même il serait plus de gauche que de droite, il me semble. De toute façon, encore une fois, l’enjeu n’est pas politique, ce serait beaucoup trop peu dire. Il s’agit du salut de la patrie, et de la survie de notre peuple. Et comme dirait Renaud Camus, que je remercie de m’avoir prêté sa voix :  Unissez-vous ! Révoltez-vous ! Pour ma part je suis déjà dans la subversion, et même dans la clandestinité. Ma déradicalisation a lamentablement échoué. Je suis le désespoir des hamsters. »

Rémi Gration

voir l’entrée du dimanche 10 septembre 2017 dans Le Jour ni l’Heure

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