Insoumission. Journal 2016

créée le lundi 29 août 2016, 17 h 49
modifiée le lundi 29 août 2016, 19 h 02
Plieux, dimanche 28 août 2016, minuit et demi.
J’allais passer dans l’atelier pour m’occuper du portrait de Mme L., à la fin de l’après-midi, et j’étais impatient de le faire, lorsque j’ai été retenu à mon bureau par une énième résurgence de la rumeur asensienne, c’est-à-dire imbécile et proprement abjecte, de ma supposée “pédophilie”. Mais cette fois j’était tout content, car son propagateur, sur Twitter (c’est toujours sur Twitter que se passent ces choses-là), avait un nom et un visage, exceptionnellement, et même une fonction sociale : il s’agissait d’un certain Tanguy Bismuth, tête de paisible troisième couteau de la politique politicienne, et d’ailleurs attaché parlementaire de (son père ? son frère ?) Paul Bismuth.

C’est ce nom-là qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille : Paul Bismuth, en fait, est l’alias utilisé par Nicolas Sarkozy pour ses affaires les moins amies de la lumière. Si Paul Bismuth n’existe pas, son attaché parlementaire encore moins, par définition. La tête qu’il s’était donnée, me glissa une âme charitable, physionomiste et bien informée, était celle de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé et directeur-adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 (mal lui en prit). Tout était faux, donc : non seulement la rumeur, évidemment, mais aussi celui qui la propage, son nom, son visage, et tout ce qu’il se donne pour être.

Je dois dire que je ne vois pas trop — sauf peut-être la rédaction et l’envoi de lettres de dénonciation anonyme, mais c’est tout à fait du même ordre — ce qui peut me paraître plus bas, plus sale, plus ignominieux moralement que l’attitude de ce non-Tanguy Bismuth. On peut comprendre, sinon certes approuver, la diffusion de rumeurs mensongères, mais que peut-être ils croient vraies, par des individus sincèrement indignés, et qui assument leur indignation en même temps que leur identité ; mais le même comportement par des gens qui se cachent, qui mentent sur tout ce qu’ils sont, qui refusent d’assumer la moindre responsabilité pour leur tentative d’anéantissement d’un tiers (car c’est bien de cela qu’il s’agit), me semble reculer les limites de l’immonde. Certes les crimes des pédophiles, quand ils en commettent (à moins que ce ne soient précisément leurs crimes qui leur valent cette appellation…), sont plus graves et de pire conséquence. Mais à beaucoup des plus atroces s’applique sans doute, au moins partiellement, la circonstance atténuante de la folie, de la monstruosité constitutive. Le faux Tanguy Bismuth n’est pas fou du tout, d’évidence : seulement très lâche et très bas, très pervers et très venimeux.

Je n’ai pas croisé le fer avec lui, bien entendu. Je me suis contenté de remettre en circulation, pour d’autres, le lien qui mène à une précédente entrée de ce journal, écrite lors d’un précédent accès de la rumeur ; et qui contient tout entier le texte déterré par Asensio pour la lancer, grâce à quelques lignes isolées : https://www.renaud-camus.net/journal/2016/05/20 

voir l’entrée du dimanche 28 août 2016 dans Le Jour ni l’Heure

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