Insoumission. Journal 2016

créée le samedi 27 août 2016, 12 h 32
modifiée le samedi 27 août 2016, 12 h 44
Plieux, vendredi 26 août 2016, une heure moins vingt du matin (le 27).
Le Conseil d’État a annulé la décision du maire de Villeneuve-Loubet qui, comme plusieurs de ses confrères, avait interdit sur ses plages le port du ridicule “burkini”. Les juges et leurs partisans invoquent la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, qui garantit à chacun le droit d’observer les rites de quelque religion que ce soit. Juridiquement, ils ne voient pas du tout ce qu’ils peuvent faire. D’ailleurs il n’est pas du tout certain que ce qui survient les désole. Dans la décision prise paraît avoir joué un rôle éminent le conseiller Tuot, le même qui s‘était fait remarquer, déjà, par son acharnement contre l’École. Au moins il est logique avec lui-même.

Nous mourons de juridisme. Il faudra bien trancher d’un coup d’épée le nœud gordien du Droit, puisqu’il avalise l’invasion.

C’est aussi ce que fait le Front national. Florian Philippot propose de bannir tous les signes ostentatoires d’appartenance religieuse, « les grosses croix, la kippa, le burkini ». Il confirme sa foi en cette fiction totale, le peuple unique, “les Français”. Il range dans le même sac les envahisseurs et les envahis. La laïcité est un piège mortel. Ce que l’égalité n’a pas détruit, elle l’achève. Toute civilisation est perdue qui met sur le même pied, à l’intérieur de son territoire, ce qui est elle et ce qui n’est pas elle, ce qui la constitue et ce qui la détruit, ce qui fait son essence et ce qui la remplace.

Déjà il est bien vain, quand on est envahi, de proclamer que c’est illégal. Mais nous allons plus loin : selon nos juges, c’est légal.

Toute l’absurdité de la situation est là, d’ailleurs. Vouloir traiter en droit une invasion, c’est combattre un raz-de-marée à la petite cuillère.

Nous n’en finissons pas de payer l’erreur initiale de diagnostic. Nous prenons une conquête pour un problème de droits de l’homme, un séisme géopolitique pour une affaire de réfugiés, la submersion démographique pour une question de migrants. Il n’est pas étonnant dans ces conditions qu’il y ait une monstrueuse incompatibilité d’échelle entre les réactions et le phénomène lui-même. 

voir l’entrée du vendredi 26 août 2016 dans Le Jour ni l’Heure

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