Morcat. Journal 2014

créée le jeudi 18 septembre 2014, 12 h 14
modifiée le jeudi 18 septembre 2014, 17 h 25
Mercredi 17 septembre 2014, une heure moins le quart du matin.
On ne comprend pas très bien pourquoi Twitter (contrairement à Facebook, beaucoup plus pacifique) paraît ne pouvoir être le terrain que de conflits permanents, de polémiques sans fin, d’échanges d’insultes, d’empoignades continuelles : comme si la dispute, parfois sanglante, y était le seul mode de relations concevable. Aujourd’hui j’ai perdu un temps fou aux attaques d’une Maghrébine haineuse qui veut à tout prix ressusciter contre moi l’“affaire Camus”. Une étrangeté des personnes de sa sorte est qu’elles paraissent toutes tenir leur “information” à mon propos, terriblement limitée il va sans dire, et fausse aux neuf dixièmes sinon davantage, d’une source unique — quelque chaîne de radio ou de télévision musulmane, peut-être, ou bien un blog quelconque — qui leur a mis dans la tête que j’avais été un ennemi juré des juifs, ce qui d’ailleurs ne me vaudrait que leur estime et leurs sympathies (celles de ces personnes), mais que, sous la pression de la “communauté”, c’est leur mot, j’aurais “tourné ma veste”, c’est leur expression. Il ne faut pas espérer leur faire entendre que mes sentiments premiers n’ont jamais été ceux qu’on leur a décrits et que par conséquent il n’y a jamais eu le moindre “retournement de veste” : ils me connaissent mieux que moi-même et savent mieux mon histoire que je ne saurais faire. Ainsi ils sont persuadés (si je relève ce détail insignifiant c’est parce que, du fait de sa récurrence, il est la preuve de la source commune — Soral, peut-être, j’y pense… ?) que j’ai travaillé à France Culture, comme journaliste je suppose (la honte…), et que j’en ai été “chassé” (sous la pression de la “communauté”).

Mon opposante d’aujourd’hui, une certaine Nacéra, qui est une habituée, a cru marquer un point décisif en produisant une copie de mon passage à l’émission de Thierry Ardisson, celle où je me suis retrouvé en tête à tête avec Élie Semoun — la plus trafiquée, coupaillée, charcutée, remontée, reconstituée pour me perdre (selon les directives de Bernard-Henri Lévy, je crois, et à la grande indignation de Finkielkraut) de toutes les émissions d’Ardisson, probablement ; et ce n’est pas peu dire. Mais la manœuvre nacérienne s’est retournée contre son auteur car DreuzInfo, un des plus israélophiles des sites français, a estimé en réponse, très tranquillement, que d’après cet entretien mes positions étaient parfaitement claires, tout à fait pacifiques, en somme irréprochables. Mon adversaire a été quelque peu décontenancée par cette intervention, d’évidence, car son objectif, et celui de tous ses semblables, est de glisser un coin et de créer ainsi une belle béance entre les juifs et moi, pour éviter toute dangereuse convergence (à laquelle je suis en effet très attaché).

Mlle Nacéra, un peu penaude et très déçue, s’est contentée d’écrire qu’il n’en restait pas moins qu’“avant” je détestais les juifs et que maintenant je les adorais. Que peut-on répondre à cela ? Je ne peux tout de même pas demander à cette malheureuse de me lire, et par exemple le Discours de Flaran ou Roman Roi (dont Robert Misrahi disait que ce livre prouvait absolument que je n’étais pas antisémite), sans parler de Nightsound, et de “Six Prayers” dans Nightsound, tous ouvrages antérieurs ou très antérieurs à l’“affaire” (non, Nightsound lui est exactement contemporain, et il est très significatif qu’au milieu du tumulte pas un “critique” n’ait songé à y jeter un coup d’œil). Mais ce que confirme absolument ce genre d’épisodes, et que j’ai toujours pensé, et beaucoup écrit (dès Buena Vista Park, je crois), c’est que les imbéciles font des adversaires beaucoup plus dangereux que les gens intelligents car, n’exerçant aucun contrôle sur leurs propres arguments, ils sont totalement imprévisibles ; à quoi il faut ajouter que les neuf dixièmes de ce qu’on pourrait bien leur dire seraient pour eux inintelligibles (« Si vous lisiez le Discours de Flaran, vous vous rendriez compte que… »).

Mais tout cela n’apporte pas de réponse à ce qui m’intriguait en commençant : pourquoi l’agressivité prospère-t-elle seule, sur Twitter ? (j’y apporte ma part, reconnaissons-le, à l’égard de France Culture, de Marc Voinchet ou des invités de “La Grande Table”, par exemple). Et pourquoi ne s’y développe-t-il jamais, comme cela arrive assez fréquemment sur Facebook, d’échanges érudits et courtois sur Charles Koechlin, sur la Toison d’or ou l’histoire de l’Écosse ? Non, rien à faire : la bagarre y fait partie du “concept”, semble-il.

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