NON. Journal 2013

créée le samedi 25 mai 2013, 15 h 58Paris, passage de la Tombe-Issoire, jeudi 23 mai 2013, minuit. Je vois à quel point je suis peu fait pour la vie sociale, et la vie politique n’en parlons même pas, en constatant, chaque fois, la profonde satisfaction que j’éprouve quand se présente une journée sans obligation d’aucune sorte, sans rendez-vous, sans contrainte extérieure publique, et que je vais passer seul avec moi-même — ou avec Pierre, qui est du moi périphérique : le balcon, la terrasse, la véranda, le jardin (je veux dire qu’avec lui je ne quitte pas la maison...).

Aujourd’hui je n’ai pas passé le seuil de cet atelier, je ne suis même pas sorti dans l’allée (il tombait des hallebardes), je n’ai pas eu à faire de courses et je n’ai vu de visages humains que ceux des rares passants de ce passage, sur le gravier — et je m’en suis trouvé très bien, quoique je n’aie pas tiré de cette belle tranquillité tout le profit que j’eusse dû : Le Changement de peuple, par exemple, n’a progressé que de deux mille signes, à l’instant. J’ai dû m’occuper de ce que réclamait Fayard, l’“adresse aux Représentants”, au sujet du dixième volume des Demeures, et la recherche d’une photographie pour la couverture du livre : je n’ai pas grand-chose d’adéquat dans mes réserves.

J’ai produit pour le parti un communiqué à caractère “doctrinal”, si j’ose dire, où j’ai réussi à faire tenir ensemble, non sans mal, les actuelles violences urbaines de la Suède, l’assassinat d’un soldat blanc au cri d’Allah Akbar, à Londres, la mort d’Henri Dutilleux et celle de Georges Moustaki, celle-ci ayant rencontré, ainsi qu’il était à prévoir, beaucoup plus d’écho médiatique que celle-là. Je ne suis pas mécontent de moi, pour ce tour de force tiré par les cheveux…

J’ai aussi donné, par téléphone, un petit entretien au Temps, de Genève, qui faisait une enquête sur la mort de Venner. J’ai redirigé la journaliste vers Rémi Soulié, la seule personne que je connaisse à l’avoir assez bien connu.

D’ailleurs la retraite et la solitude physique, de nos jours, n’impliquent pas exemption des agressions du siècle. Est arrivé sur ma page Facebook, je ne sais trop comment, sinon que Sautarel, l’homme de Fdesouche, y était pour quelque chose, un “statut” de mon vieil ennemi Didier Eribon sur la sienne, sous le titre, en capitales, « DE BIENS INQUIÉTANTS CÉNACLES INTELLECTUELS » :

« Un ami m’a suggéré d’aller lire sur Internet le “journal” que tient Renaud Camus... (Cela s’appelle “Le temps ni l’heure”). Je dois dire que c’est assez fasci...nant. Non pas que cet écrivain ait le moindre talent littéraire (le pauvre, c’est même plutôt lamentable), mais il a le grand mérite de ne rien cacher des réseaux médiatico-politico-intellectuels qui dessinent la carte effarante d’un territoire où s’élabore aujourd’hui la pensée de la droite la plus dure... Il est assez intéressant de voir que peuvent ainsi cohabiter dans cet espace des homophobes et des gays, des antisémites et des Juifs, des racistes et des gens que les racistes devraient détester... Mais quel est donc le lien idéologique qui réunit tous ces braves défenseurs de la Nation française.. contre (contre qui ? pas difficile à deviner !) ?

« Voici un extrait, tiré de l’entrée “17 mai” :

« “ Rentrés rue Berger, aménageons les lieux pour la soirée des in-nocents et disposons les victuailles acquises. Soirée de huit heures à deux heures du matin, donc : Philippe de Saint-Robert, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, Paul-Marie Coûteaux, Karim Ouchikh et son épouse, Pierre Cassen, Christine Tasin, Pierre Sautarel, Charles Consigny, Richard Millet, Sylvia Bourdon, Farid Tali, Erik Kjørveld et trente ou quarante autres personnes dont un fort contingent des amis et amies de Jean-Michel Leroy, à commencer par son très beau jeune frère....”

« PS : si vous ne connaissez pas tous les noms, faites une recherche sur Google... et vous saurez qui est qui... ça vaut le détour... »

L’étonnant est que j’avais dans ma page, sur mon “mur”, la page d’Eribon au complet, avec même la possibilité de répondre, dont certains contributeurs avaient usé déjà, toujours dans le même sens que lui. J’ai utilisé la première fenêtre disponible :

« C’est curieux ce génie du parti dévot pour ne dire ou n’écrire jamais, dans sa certitude d’avoir toujours raison quoi qu’il dise ou fasse, que des choses inexactes, fausses ou approximatives. Ça ne s’appelle pas ‘‘Le temps ni l’heure” (M. Eribon paraît peu versé dans les Saintes Écritures...), ce n’est en aucune façon un “journal”, et moins encore le “journal” de Machin-Truc, c’est un simple répertoire, purement factuel, sans la moindre dimension littéraire, mais qui a le mérite d’être exact, lui... »

Quelques minutes plus tard mon commentaire avait disparu. M. Eribon ne tenait sans doute pas à voir exposer que ses péremptoires jugements littéraires reposaient sur une confusion peu imaginable (faut-il être distrait, tout de même, ou pressé de nuire…) entre journal et agenda, texte et table des matières, en somme… Moins ces gens-là savent de quoi ils parlent, plus ils s’expriment avec autorité. Et le scrupule philologique n’a pas lieu d’être, évidemment, à l’endroit de la bête immonde (je, en l’occurrence).

J’aime particulièrement la phrase autocontradictoire sur la cohabitation semble-t-il harmonieuse entre homophobes et gays, juifs et antisémites, racistes et « gens que les racistes devraient détester ». Quoi ? Ils ne les détestent pas ? Mais quelle espèce de racistes est-ce là ? On sent M. Eribon indigné.

voir l’entrée du jeudi 23 mai 2013 dans Le Jour ni l’Heure

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