NON. Journal 2013

créée le dimanche 19 mai 2013, 13 h 14
modifiée le jeudi 24 octobre 2013, 11 h 23
Paris, Tombe-Issoire, samedi 18 mai 2013, onze heures et quart, le soir.
Soirée “politique” hier soir chez Flatters (qui ne faisait que prêter son appartement pour une réunion des membres, amis et sympathisants de l’In-nocence) ; re-soirée “politique” ce soir, mais beaucoup plus resserrée, organisée par Sylvia Bourdon, près de l’Étoile pour me faire rencontrer un groupe de jeunes avocats idéologiquement voisins de la ligne du parti — ici comme là j’ai trop mangé, bien entendu, et chez Flatters, après les courses que Leroy, Bily et moi avions faites l’après-midi, et tout ce qu’ont apporté encore les invités, il reste de quoi nourrir un régiment pendant un mois (disons une escouade pendant trois jours…).

Rue Berger étaient présents Philippe de Saint-Robert, amené par Coûteaux, Coûteaux lui-même et son confrère Karim Ouchikh, Finkielkraut, donc, Élisabeth Lévy, Richard Millet, Charles Consigny, Christine Tasin, Pierre Cassen, Pierre Sauty, le responsable du site Fdesouche, et toute une belle jeunesse invitée par Jean-Michel Leroy, je suppose, et où brillait son frère cadet, un garçon de dix-sept ans voué à faire chavirer bien des cœurs, à mon avis, et à démentir mes inquiétudes sur l’état culturel de cette génération.

Finkielkraut, comme il m’en avait annoncé le projet le matin, a fait état publiquement de l’objet de sa principale et presque unique réserve à l’endroit de l’In-nocence, notre appel et le mien en faveur du vote pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle, l’année dernière. Élisabeth Lévy a renchéri sur un mode nettement plus agressif : elle parle avec insistance d’une grave erreur tactique, me reproche la confusion des genres entre littérature et politique, m’en veut surtout de les avoir mis, elle, Finkielkraut et mes autres défenseurs, dans une situation impossible. Ils pouvaient jadis faire un article sur moi dans Le Point ou même m’y donner la parole, à présent c’est tout à fait exclu. Je me suis marginalisé. Ce n’est pas l’avis de Coûteaux, qui trouve au contraire qu’on parle beaucoup plus de moi depuis un an. J’assure la compagnie, évidemment, que de savoir si telle ou telle prise de position va m’ouvrir ou me fermer les portes du Point m’est totalement indifférent et ne joue aucune espèce de rôle dans les décisions que je prends. Richard Millet soutient Finkielkraut et Lévy, mais d’un point de vue plus lointain, et avec moins de véhémence. Christine Tasin reproche à mes opposants de ne pas prendre la mesure exacte de la gravité et de l’urgence de la situation. Le dernier à prendre la parole est Farid T., qui précise, pour l’ambiance, qu’il a adhéré le matin même au Front national…

J’ai moi-même, faut-il l’écrire, souligné que mon appel à voter pour Marine Le Pen ne valait en aucune façon ralliement à son parti, pas plus que la déclaration de François Bayrou selon laquelle il allait voter pour François Hollande ne voulait dire qu’il était devenu socialiste ; que dans l’urgence, et face à la gravité de la menace représentée par l’immigration de masse et le changement de civilisation, j’avais invité toutes les forces hostiles au Grand Remplacement à se regrouper derrière la candidature la moins éloignée de cette préoccupation majeure ; que le parti de l’In-nocence avait été fondé à cause de l’impossibilité que je voyais à voter pour Jean-Marie Le Pen, en 2002, mais que, s’agissant de sa fille, après diverses déclarations tout à fait explicites et dépourvues d’ambiguïté qu’elle avait faites, notamment à propos des juifs et de la dernière guerre, nous estimions, malgré nos fortes réserves politiques, que l’interdit moral était levé.

Cette parenthèse allocutoire et plus nettement politique n’a pas nui à la soirée, bien au contraire — il me semble qu’elle a beaucoup ajouté à son intérêt, et j’en suis reconnaissant à Finkielkraut, pour qui cette prise de position et de distance publique était sans doute une condition à sa présence, comme pour Élisabeth Lévy. Sylvia Bourdon parlait ce matin, sur Facebook, de “procès stalinien”, qui m’aurait été intenté. Je ne l’ai pas du tout perçu comme tel.

Quant à l’émission “Répliques”, diffusée également ce matin, elle n’est pas mal accueillie autour de moi. Je continue de la trouver un peu terne, par ma faute. J’aurais dû prendre plus de risques, me lancer davantage, me soucier moins d’entrer docilement dans un moule étranger à mes façons de penser. Mais enfin, Pierre Merle s’étant montré tout à fait courtois, peut-être ne dois-je pas regretter de l’avoir été aussi. 

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