Corbeaux. Journal 2000

sans dateJeudi 4 mai 2000, quatre heures moins le quart. Jour de découragement. J’avais pensé aller voir à la Frick Collection Le Cavalier polonais, de Rembrandt, l’un de mes tableaux préférés dans le monde. Mais en fait je reste enfermé ici, endroit lui-même fort enfermé — au point que Jim, quand il est là, regarde la télévision, le matin, pour savoir le temps qu’il fait et comment il doit s’habiller...

Mon article ne passera pas dans Libération. Jacques Amalric a envoyé à Paul un message selon lequel il ne voyait pas l’opportunité de le publier, « la polémique ayant tendance à se calmer ». Quelle polémique ? Il faut deux partis pour une polémique, et à la notable exception du texte de Nicholas Fox Weber n’ont été publiés jusqu’à présent, et avec quelle abondance, que les articles qui me pourfendent. Et quel retour au calme ? C’était hier qu’en parlait Amalric, le jour où paraissait dans L’Observateur le ravageur éditorial de Jean Daniel, et l’article de Patrick Kéchichian dans Le Monde. Cette mauvaise foi a totalement abattu mon courage — provisoirement, j’espère.

Mes amis, Flatters, Danièle Sallenave, Marianne Alphant, Sophie Barrouyer, Madeleine Gobeil, disent qu’il faut répondre à tout, répondre et répondre encore : préciser, expliquer, remettre les citations dans leur contexte, souligner les contradictions des contradicteurs. Mais à quoi bon répondre, si les réponses ne sont jamais publiées ? À quoi bon passer ses nuits et ses jours enfermé à écrire des articles et des communiqués, si rien n’atteint jamais le public ?

J’avais placé quelque espoir en Le Temps de Genève, et écrit à une dame qui avait publié avant que n’éclate la crise un très aimable article sur les Délicatesses et aussi sur La Campagne de France. Ce journal avait également rendu compte de “l’affaire” (L’“affaire Camus” enfièvre la France) en termes un peu plus modérés que les autres. Mais ma lettre n’a pas été publiée, non plus que les articles que j’y avais joints, et qui avaient déjà été refusés par Le Monde et par Libération. Je n’ai même reçu aucun accusé de réception.

Verrouillage total.

La seule consolation, modeste, est d’installer tous les documents rebutés sur le site des Vaisseaux brûlés. Du moins les lecteurs pourraient-ils trouver là tout ce qui n’est pas accueilli ailleurs. Mais qui songera à y aller voir ?

voir l’entrée du jeudi 4 mai 2000 dans Le Jour ni l’Heure

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