Journal 2024

créée le jeudi 29 février 2024, 17 h 48
modifiée le vendredi 1er mars 2024, 8 h 52
Plieux, jeudi 29 février 2024, onze heures du matin.
Dans ma traduction en anglais du Grand Remplacement, le recueil, j’en suis arrivé au “Plaidoyer devant la Cour d’appel”, prononcé par moi — en partie, car les juges ne m’ont pas laissé finir, ce dont je me demande d’ailleurs si c’est bien légal… —devant cette institution, à Paris, dans l’ancien palais de Justice de la Cité, le 3 février 2015.

J’étais si sûr de mon affaire, ma condamnation en première instance pour incitation à la haine et à la violence me semblait tellement injuste, et si mal fondée en droit, que je n’avais pas pris d’avocat, bien convaincu que j’étais, dans ma naïveté, qu’il suffisait de comparer les termes de ma condamnation et ceux de mon discours à Charenton, le 18 décembre 2010, pour que l’évidence de l’injustice ou de l’erreur judiciaire s’impose à tous, et d’abord aux magistrats. Ce n’est pas du tout ce qui est arrivé : j’ai été de nouveau condamné. Ma conviction n’a pourtant pas bougé d’un iota : cette double condamnation (triple, même, car la cour de Cassation l’a confirmée) est profondément malhonnête, et ne prouve rien d’autre que l’étroite soumission des juges au pouvoir remplaciste, leur appartenance pleine et entière au Bloc Génocidaire.

Mon sentiment d’injustice s’était concentré jusqu’à présent sur ce que j’appelle “l’affaire du bras armé”, lequel bras armé, par définition, étant partie de quelque chose, ne peut être la même chose que le tout, bras et corps tout entier. Tout ce que j’avais dit en 2010 des délinquants parmi les musulmans, « bras armé de la conquête », perpétrateurs de la nocence, elle-même « instrument du Grand Remplacement », est entendu par la XVIIe chambre comme s’appliquant aux musulmans en général, à tous les musulmans — ce qui n’a jamais été mon propos, au grand jamais (bras armé n’aurait aucun sens), ni le moins du monde ma conviction.

« Il apparaît de toute évidence à la simple lecture des propos poursuivis [estiment les juges] que ces propos constituent une très violente stigmatisation des musulmans présentés comme des “voyous” [c’est moi qui souligne], des “soldats”, “le bras armé de la conquête”, etc. » — je n’ai jamais dit ni pensé que les musulmans étaient des voyous, j’ai dit que les voyous parmi eux étaient « le bras armé de la conquête » : rien à voir, mésinterprétation manifeste, innocente ou volontaire.

Mais ce n’est pas tout, je m’en avise à présent grâce à l’attention qu’exige la traduction. Je n’ai pas été condamné seulement pour incitation à la haine raciale, mais aussi pour appel à la violence. Or, les attendus du premier jugement, confirmés par la cour d’Appel, reconnaissent implicitement qu’il n’y a pas d’appel à la violence dans mon discours et que je n’incite qu’à une action politique ; mais cet appel à une action politique serait en elle-même un appel à la violence au motif que la nature de cette action ne serait pas précisée et n’aurait aucune consistance véritable — tout cela au sein d’une phrase unique interminable et confuse, embrouillée comme la conscience des magistrats, probablement, où l’on peut lire ici ou là :

« … qui se borne à évoquer la nécessité du recours à l’“action politique” sans aucunement expliciter et développer le contenu et les modalités d’une telle action… »

et :

« … sans la moindre explication ni véritable projet explicite »

sans oublier :

« l’hypothétique action politique vaguement annoncée par Renaud CAMUS, dont il convient de rappeler que le parti politique qu’il préside n’a de véritable existence que pour son fondateur et les quelques partisans qu’il regroupe. »

Mon plaidoyer de 2015 dépeint ainsi le raisonnement des juges de première instance, ceux de la XVIIe chambre, et je n’ai rien à y corriger, il me faut seulement à présent le traduire :

« Résumons : ne proposer rien, c’est être violent ; deuxièmement, Renaud CAMUS [comme l’écrivent les attendus] ne propose rien, donc il est violent ».

Cette ratiocination ne tient pas debout, elle est contraire à tous les principes du droit, puisque l’absence de proposition délictueuse de la part de l’accusé y est retenue contre lui ; mais surtout il est bien sûr totalement faux que je ne proposais rien, politiquement. Avant le discours incriminé, j’avais été présenté au public comme président du parti de l’In-nocence et candidat à la présidence de la République (en 2010, déjà). Le parti de l’In-nocence n’a certes jamais été un parti de masse, mais il a un programme plus détaillé que bien des grands partis, et qui repose entièrement sur le principe de non-nocence, de non-nuisance, autant dire de non-violence ; et il a publié en vingt ans deux mille cinq cents communiqués, dont bon nombre sont réunis, avec le programme, dans un volume de plus de cinq cents pages, qui a connu plusieurs éditions, De l’In-nocence. Quant à l’action politique j’ai été plusieurs fois candidat à la présidence de la République, ou plus exactement candidat à la candidature, naturellement, avec un programme très précis, comprenant plus de deux cents points, où la violence n’a aucune part ; et nous avons deux fois présenté des listes aux élections européennes. Donc le raisonnement des juges est parfaitement injuste, et relève de la plus totale mauvaise foi.

Je n’espère pas qu’il me soit rendu justice de mon vivant, et ma confiance est inexistante dans le système judiciaire de mon pays, que je crois entièrement entre les mains de la davocratie remplaciste et tout entier attaché au changement de peuple et de civilisation, serait-ce seulement par le truchement de l’éclatante “préférence occupante”. Mais je n’exclus pas tout à fait la possibilité qu’un jour lointain quelque érudit objectif et curieux se penche sur ce dossier et relève, en même temps que ses incohérences criantes, la canaillerie manifeste de la sentence qui le clôt.

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