Âme qui vive. Journal 2020

créée le lundi 21 décembre 2020, 12 h 37
modifiée le lundi 21 décembre 2020, 12 h 41
Plieux, dimanche 20 décembre 2020, minuit et demi.
Cette affaire du fils de Lilian Thuram, Marcus, crachant sur un joueur allemand est décidément fascinante. Un certain “Karim de Twitteur”, ferraillant sur les réseaux sociaux avec Me Goldnadel qui pense à peu près comme moi, écrit par exemple :

« Un crachat et désigner un homme par sa couleur de peau n’est pas comparable ».

Je trouve cette phrase parfaitement juste, mais je l’entends sans doute en un sens exactement inverse à celui que lui donne son auteur. Lui estime probablement que désigner un homme par sa couleur de peau est infiniment plus grave que de cracher sur lui, ou sur un autre. Je pense bien sûr tout le contraire. Mais surtout je vois étalé bien à l’air, dans l’opinion de ce Karim, tout l’inconscient raciste et xénophobe de l’antiracisme, lequel m’a toujours frappé.

Les antiracistes ne veulent pas qu’on appelle étrangers les étrangers, ou qu’on leur conserve la condition d’étrangers. Ils trouvent cela injuste et cruel : c’est bien que la qualité d’étranger est pour eux une tare, que les étrangers sont pour eux des êtres inférieurs, qu’ils envisagent l’étrangèreté avec mépris (ce qui n’a jamais été mon cas, bien au contraire : j’y vois le sel de la Terre, et le ferment de l’art).

Pareillement, “Karim de Twitteur” ne veut pas qu’on désigne un homme par sa couleur de peau. Il trouve cela humiliant et blessant, “raciste”. Pourquoi serait-ce plus répréhensible que de le désigner par la couleur de ses cheveux, ou par celle de ses yeux ? La phrase de ce Karim anonyme n’est intelligible qu’à la condition préalable qu’il soit bien entendu que certaines couleurs de peau constituent pour un homme une infériorité, une tare, qu’il serait insultant de rappeler, plus insultant qu’un crachat. Il ne peut entrer dans la formation de pareille opinion qu’une conviction profonde de l’inégalité des races ; et, si c’est sa propre couleur de peau qu’on estime intolérable de voir ou d’entendre mentionner, une formidable haine de soi. Cette conviction profonde et cette haine de soi sont le fondement du deuxième antiracisme, celui qui mérite pleinement son nom, et dont l’aspiration est de détruire les races, d’en finir avec elles — en quoi il est si précieux pour le remplacisme davocratique et pour les industries de l’homme, qui le promeuvent de toutes leurs forces et mettent à sa disposition tous leurs moyens (lesquels sont à peu près sans limite). 

voir l’entrée du dimanche 20 décembre 2020 dans Le Jour ni l’Heure

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