objet: [lire.renaud.camus.free.fr]
la date: Sat, 04 Nov 2000 19:48:57 +0000
De: "Thomas Clerc" <thomas.clerc@easynet.fr>
à: renaud.camus@wanadoo.fr
 
 
 

Cher Renaud Camus,

Quoiqu'hétérosexuel, je vous aime. C'est que je suis aussi un petit peu proustien, je sais qu'il faut distinguer l'auteur du personnage, quand bien même écrit-on, comme vous le faites (et moi bientôt) son autobiogaphie, indéfiniment : aussi bien je vous aime écrivain; n'est-ce pas l'essentiel ? Pour les mêmes raisons - stylistiquement différentes - j'aime en ce moment Dustan Guillaume, Angot Christine et Nabe Marc-Edouard (je suis sûr que cette inversion vous fait plaisir, mais rassurez-vous je ne travaille pas à la Poste). En réalité je n'ai pas été très gentil avec vous - je vous ai même tutoyé sans vous connaître - puisque c'est moi qui ai écrit l'article dans Libération, en mai, « La trahison de Renaud Camus », où je vous accuse d'avoir trahi votre conception de la bathmologie. J'espère cependant que vous avez senti le fond bienveillant de ma colère qui courait dans tout l'article. Je le crois. Je vous lis depuis longtemps, je n'ai pourtant que 35 ans et j'aime surtout, entre autres, Buena Vista park, P.A et votre journal, bien entendu - l'un des tous meilleurs, et je sais de quoi je parle puisque je viens d'achever ma thèse sur la question, « le Journal d'écrivain dans la littérature française du XXe siècle : sémiostylistique d'un genre », où quelques passages vous sont consacrés : ce n'est qu'une thèse de stylistique. Je vous enverrai des nouvelles de temps à autre Je voulais simplement vous dire que Vaisseaux brûlés est très beau, à la fois conceptuellement et littérairement bien sûr. Il est cinq heures du matin. Je viens à peine de découvrir l'Internet.

Très cordialement,

Thomas Clerc